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Comment se porte votre réputation d'employeur en ligne?

Avec la rareté de la main-d'œuvre et la large diffusion de l’information sur le web, la réputation de l’employeur a bien plus de conséquences qu’avant sur le recrutement. Elle est constamment à surveiller, et l’améliorer constitue un investissement qui rapporte.
11 avril 2023
Cybèle Rioux, CRHA

Imaginons la candidate idéale pour un de vos postes; elle tombe par hasard sur des informations concernant votre organisation. Ce pourraient être des avis sur Google Maps ou de simples publications sur Facebook ou LinkedIn. Cela influencera-t-il sa décision de vous envoyer ou non son CV? Certainement!

Que ces informations viennent de clients ou d’anciens membres de votre équipe, votre image d’employeur a une incidence directe sur l’attraction. Elle est constamment à surveiller, et l’améliorer constitue un investissement qui rapporte.

Une révolution qui dure encore

Lorsqu’on recrute, nous avons souvent le réflexe de chercher le profil LinkedIn des personnes qui nous envoient un CV. Toutefois, on oublie trop souvent que ces dernières peuvent trouver facilement des informations sur nous en tant qu’employeur. Or, avec la rareté de la main-d'œuvre et la large diffusion de l’information sur le web, la réputation de l’employeur a bien plus de conséquences qu’avant sur le recrutement.

Plusieurs transformations sociales récentes appuient ce changement, comme le mélange croissant des vies personnelle et privée et la démocratisation des réseaux sociaux. En effet, ces derniers permettent à n’importe qui de communiquer ses opinions à grande échelle de même que ses insatisfactions professionnelles. 

On remarque également une nette évolution des notions de confidentialité et d’acceptabilité sociale. Beaucoup trouvent maintenant tout naturel de commenter ou dénoncer ce qui aurait été considéré comme confidentiel ou normal il y a 30 ans : une gestion déficiente, trop de GES émis ou le comportement sexiste d’un gestionnaire – pensez au mouvement #moiaussi.

Ces commentaires ont souvent un effet très limité, mais un détail croustillant ou la notoriété d’une entreprise peuvent entraîner un effet viral et étendre la diffusion à plusieurs milliers d'internautes. Dans le pire des cas, l’information demeure en tête des recherches web ou attire l’attention des médias.

Mentionnons également des sites comme Glassdoor et RateMyEmployer, où l’on peut donner une note à son employeur et commenter différents aspects de sa gestion.  

Les bases de la réputation

Rappelons une évidence : les réseaux sociaux créent rarement une mauvaise réputation à partir de zéro.

Ce n'est pas un incident isolé qui compte : la réputation se bâtit à long terme, en fonction de la culture d'entreprise, de la qualité de la communication et des pratiques de gestion. Ces dernières sont-elles encore acceptables socialement ou même souhaitables en situation de rareté? Donnent-elles lieu à des situations à risque si elles sont rapportées par d'ancien·nes membres de l’équipe? Si oui, il vaut mieux redresser le cap avant de commencer à gérer la réputation elle-même (ex. réseaux sociaux), ou le faire en parallèle.

Attention, vous y êtes déjà!

Vous pensez ne pas être à risque ou vous êtes peu présent sur les réseaux sociaux? Vérifiez! Il vaut mieux valider de temps à autre ce qui se dit sur votre organisation dans les avis de Google Maps, ou qui prétend avoir fait quoi dans votre entreprise sur LinkedIn. Vous pourriez avoir des surprises! 

Pensez-y : que regarde-t-on avant d’envoyer un CV? Google Maps pour évaluer le déplacement vers un éventuel lieu de travail. Ensuite, si l’on est curieux, on tapera le nom de l’entreprise dans une recherche Google. Les premiers résultats définiront en partie votre réputation d’entreprise ou d’employeur.

Des outils pour suivre votre réputation

Voici quelques moyens pour bien suivre votre réputation d’employeur et d’entreprise. Ces actions peuvent d’ailleurs être réalisées de concert avec votre équipe marketing.

  • Au moins une fois par mois, recherchez sur Google le nom de votre entreprise, incluant les variantes probables, et vos produits s’ils sont distinctifs. 
  • Cherchez sur les réseaux sociaux, minimalement sur Twitter, LinkedIn, Instagram et Facebook, non seulement dans les noms de page et de groupes, mais aussi les mots-clics (#hashtags).
  • Si votre clientèle est jeune ou si vous êtes dans les technologies ou autres domaine particulier, ajoutez les réseaux sociaux pertinents comme TikTok.
  • Si ce n’est pas déjà fait, ouvrez vos propres pages et groupes sur ces plateformes afin d’inciter les gens à s’exprimer à des endroits faciles que vous surveillez et contrôlez.
  • Vous éviterez ainsi qu’un compte portant le nom de votre organisation soit ouvert par quelqu’un d’autre.
  • Mettez en place une Alerte Google et recevez ainsi un courriel quand une nouvelle entrée contenant certains mots clés (ex. nom de l'entreprise) apparaît sur Google.
  • Utilisez au besoin d’autres outils en cherchant « Outils e-réputation » ou « Outils réputation en ligne ».
  • Plusieurs sont mentionnés dans cet article.
  • Si vous offrez vos produits ou services au grand public, surveillez bien les avis sur Google Maps, les répertoires de restaurants, les forums, les groupes Facebook et autres sites pertinents selon votre domaine d’activité.
  • Vérifiez si vous apparaissez dans les sites répertoriant des litiges ou plaintes, par exemple www.jugements.qc.ca ou https://www.tat.gouv.qc.ca/decisions-et-registres/decisions.
  • Vérifiez sur Indeed, RateMyemployer et Glassdoor s’il y a des avis au sujet de votre entreprise et si les notes sont favorables.
  • Demandez à un nouvel employé, à une collègue de votre secteur d’activités ou à d’autres personnes de confiance si elles ont entendu parler de votre entreprise, et à quel endroit. Ces mêmes personnes pourront également vous aider à bâtir une liste de sites, de groupes LinkedIn ou Facebook, de mots clés, etc. à surveiller.

Certains éléments trouvés seront bien sûr à prendre avec un grain de sel. Par contre, lorsqu'apparaît quelque chose pouvant avoir un effet dissuasif, il faut alors réagir.

Première étape : laissez retomber l'émotion et réfléchissez. Une réponse sous le coup de la colère ou de la frustration ne communiquera pas le bon message faisant alors empirer les choses. À l'inverse, l'absence de réaction peut donner l’impression que vous êtes indifférent ou que vous êtes en retard sur le plan des communications.

Dans le doute, et surtout en cas de crise, il faut réagir rapidement, mais de façon réfléchie, et consulter au besoin des collègues bien avisés ou des gens qualifiés selon la situation.

Une bonne réputation : un investissement qui rapporte

L'idéal est de profiter du merveilleux monde des réseaux sociaux pour faire connaître votre bonne réputation le plus largement possible. Cette visibilité positive devrait contribuer à faciliter votre recrutement.

Rappelons aussi que les efforts d’attraction doivent déboucher sur du concret : les gens sont attirés par les promesses de votre réputation, mais ils demeurent mobilisés lorsque ces promesses se réalisent!

Imaginez quelques employées heureuses qui deviennent vos meilleures ambassadrices, vous vivrez peut-être alors le rêve de tout employeur : recevoir plein de candidatures spontanées!

Cybèle Rioux, CRHA, est présidente d’Alizé ressources humaines, une firme de services en gestion des ressources humaines destinés aux PME et aux OBNL. Elle a réalisé plusieurs projets et formations sur l’embauche, la fidélisation et la gestion de la diversité depuis 2002.

Ce texte publié pour la première fois le 6 juin 2012 a été mis à jour en mars 2023


Cybèle Rioux, CRHA Conseillère RH Alizé ressources humaines

Cybèle Rioux, CRHA, compte près de 20 ans d’expérience en gestion et développement des ressources humaines. Après avoir œuvré dans une PME du domaine des technologies, elle a fondé Alizé ressources humaines en 2002 afin d'offrir des services d’accompagnement et de formation. Titulaire d'un certificat et formatrice agréée, elle a également réalisé plus de 1700 heures de formation. Résidente de Mascouche, elle est impliquée bénévolement dans plusieurs projets et organisations du domaine de la culture et du milieu des affaires. Elle participe à des groupes de discussion similaires depuis plus de dix ans.