Vous lisez : Comment négocier votre rémunération?

Cet article s’adresse notamment aux personnes en recherche d’emploi qui auront à négocier leurs conditions d’embauche prochainement. Il s’adresse également aux employés qui pensent mériter une augmentation de salaire et qui veulent savoir comment s’y prendre.

La négociation des conditions de travail n’est malheureusement pas toujours possible. En effet, il n’existe pratiquement aucune marge de manœuvre en ce qui concerne les postes syndiqués où les conditions de travail sont dictées par la convention collective. Mais pour les autres, voici certains tuyaux.

D’abord, il est important de connaître sa valeur. L’humain, en général, est porté à surévaluer ses compétences et son potentiel. Soyez-en conscient et essayez d’obtenir de l’information factuelle sur la rémunération offerte pour des postes similaires au vôtre. La section Carrière des quotidiens comme celui que vous lisez présentement et les sites d’emplois (JobBoom, Workopolis, etc.) sont un point de départ, mais les offres d’emplois qu’on y trouve n’indiquent pas toujours le salaire offert. Cependant, ces offres vous permettront de déterminer si votre expertise est peu ou très recherchée en ce moment. Plus votre profil est en demande, plus vous avez de chances de négocier une rémunération intéressante. C’est la loi de l’offre et de la demande. 

L’Institut de la statistique du Québec mène une étude annuelle sur la rémunération offerte pour un certain nombre d’emplois au Québec. Seul bémol : l’organisme sonde seulement les employeurs ayant 200 employés ou plus, excluant ainsi un nombre important d’employeurs plus petits. Des sites comme www.salaryscale.com peuvent aussi vous aider, bien que la rémunération énoncée pour un poste donné dépende de la qualité de l’information fournie par les titulaires de ce poste. Il en va de même pour quelques associations ou ordres professionnels qui mènent une enquête de rémunération pour leurs membres. 

Quand vous aurez une bonne idée de votre valeur marchande, vous aurez ensuite à déterminer l’élément que vous voulez négocier. Le salaire est généralement négociable dans le contexte où une majorité d’entreprises auront une échelle de salaire établie; donc, si vous avez les compétences recherchées et une certaine expérience, les employeurs auront une certaine marge de manœuvre allant de 5 % à 15 %, à moins que le salaire exigé se positionne déjà très haut dans l’échelle. De même, si vous êtes le seul titulaire du poste, il y a plus de chances que l’employeur soit flexible, car il n’a pas à tenir compte de ce que les autres titulaires gagnent, équité interne oblige. Sachez que les bonis sont assez difficiles à négocier, car leur niveau cible est généralement déterminé pour une catégorie d’emploi et non poste par poste. 

Ce qui est souvent négligé, ce sont les conditions de travail. L’argent n’est pas tout. Par exemple, les vacances annuelles sont parfois monnayables. La capacité de faire du télétravail aussi, surtout que, de nos jours, les frais supplémentaires exigés pour le permettre sont négligeables. Autres éléments que vous pourriez considérer dans la négociation : la cotisation annuelle à votre ordre professionnel, la formation ou un congrès dans votre domaine, un appareil cellulaire ou un portable dernier cri, un bureau près d’une fenêtre, etc. La mode est à l’implication sociale des employeurs. Le vôtre sera possiblement ouvert à vous offrir du temps chômé (et possiblement payé) afin de faire du bénévolat. L’objectif ici est d’arriver, si possible, à une solution gagnant-gagnant entre vous et l’employeur. Certains points négociés ne génèrent pas des coûts énormes pour ce dernier, mais peuvent compter énormément pour vous. Bonne négociation!

 Jérôme Côté, CRHA, est chef de pratique Rémunération chez Hay Group

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