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Environnement : la nécessaire implication des employés

Quand on visite le site Internet d’une grande entreprise, il est très rare de ne pas y retrouver une section intitulée Politique environnementale. En la parcourant, on constate qu’elle vise à réduire la consommation d’énergie, d’eau, de papier, ou encore à ne pas disposer des matières polluantes dans l’environnement. Cependant, pour que cette politique soit efficace, l’entreprise doit travailler de pair avec ses employés.

2 décembre 2008
Jessica Émond-Ferrat

« Une politique environnementale, toute seule, ce n’est pas suffisant, affirme Daniel Gagné, chef divisionnaire adjoint, responsabilité d’entreprise et environnement chez Bell Canada. Il faut avoir un système de gestion pour s’assurer que la politique est appliquée. »

En effet, chez Bell, où la politique environnementale est en vigueur depuis le début des années 1990, les employés ont des objectifs à atteindre dans leur division et sont évalués au moyen de cartes de score. « Selon les divisions, les objectifs ont une ampleur différente, explique monsieur Gagné. Pour les employés de bureau, c’est surtout du recyclage, alors que ceux qui sont responsables du tri des matières dangereuses comme les solvants et lubrifiants doivent respecter le programme pour en disposer adéquatement. »

Les employés de Bell doivent suivre une formation en ligne sur la gestion de l’environnement et les tâches quotidiennes à effectuer selon leur module. « Après la formation, ils doivent chaque année passer un test d’évaluation des connaissances, puisque de nouveaux objectifs s’ajoutent continuellement », poursuit monsieur Gagné.

Plusieurs organisations donnent de la formation à leurs employés à cet égard. Chez Hydro-Québec, notamment, des conférences sont données le midi sur les politiques de développement durable. L’entreprise offre aussi plus d’une trentaine de cours internes portant sur la gestion de l’environnement ou le transport des matières dangereuses. Mai y est devenu le Mois de l’environnement et du développement durable : c’est le moment d’informer les employés et de les encourager à poser des gestes écologiques concrets au quotidien.

Certaines organisations ont toujours été sensibles à l’environnement. Ainsi, le nom Cascades évoque immédiatement l’écologie. « Cascades a toujours été tournée vers l’environnement, depuis la fondation de son premier moulin à papier en 1964, rappelle Hubert Bolduc, vice-président, communications et affaires publiques. Les Lemaire, fondateurs de Cascades, venaient d’une famille pauvre qui arpentait les sites d’enfouissement à la recherche de matières recyclables pour faire fonctionner le moulin. »

Pourtant, chez Cascades, il n’existe pas de politique environnementale à proprement parler. « Nous avons une mission environnementale, bien entendu, mais c’est plutôt informel, explique monsieur Bolduc. Les gens qui entrent chez Cascades savent que le respect de l’environnement constitue notre engagement premier. Tous les jours, les employés travaillent avec des matières recyclées, puisque 80 % des produits de Cascades proviennent de celles-ci. »

La mission est entre autres véhiculée dans le journal interne publié quatre fois par année, ainsi que sur les babillards, dans les blogues et les sites Internet ou intranet. « En outre, les directeurs d’usine ont des objectifs environnementaux à atteindre et, en plus d’une rencontre d’information semestrielle, leur performance en énergie est évaluée chaque mois. » Hubert Bolduc affirme que Cascades a de quoi être satisfaite des résultats de sa mission environnementale, puisque l’entreprise est cinq fois moins énergivore que la moyenne canadienne.

« Nous commençons toutefois à considérer qu’il serait important d’élaborer une politique environnementale officielle, assure monsieur Bolduc. On se fait souvent poser des questions là-dessus et si nous sommes reconnus au Québec pour notre côté écologique, c’est peut-être moins évident à l’étranger. »

Jessica Émond-Ferrat, journaliste indépendante

Source : Effectif, Volume 11, numéro 5, novembre/décembre 2008


Jessica Émond-Ferrat