Prenons l’exemple de la planification stratégique d’une entreprise, où on utilise parfois le modèle des sept S : viSion partagée (Shared vision), Stratégies, Systèmes, Structures, perSonnel (Staff), habiletéS (Skills) et Style. Ces sept S reposent sur deux idées : ils regroupent tous les aspects importants d’une entreprise et ils doivent être alignés, cohérents et complémentaires. En somme, il s’agit de créer une synergie entre les sept éléments. Maintenant, appliquons cela à la gestion d’une carrière.
Source : Le management est-il un art japonais?, publié en 1981.
La viSion – Le professionnel doit se demander : qu’est-ce que je veux être ou devenir? Qu’est-ce que j’entends par succès? Qu’est-ce que j’aurai accompli lorsque j’aurai atteint mon objectif? Répondre à ces questions suppose de bien se connaître, d’avoir défini des objectifs précis, atteignables et mesurables. C’est aussi une définition de soi-même par rapport à ses concurrents : en quoi suis-je différent? Qu’est-ce qui me démarque?
Les Stratégies – Le professionnel doit se demander quels sont les moyens à mettre en place pour réaliser concrètement sa vision. Relations, réseaux, budgets, etc. font partie de l’arsenal des moyens à déployer. Il lui faut être précis et concret. Et surtout, ne pas oublier de fixer des échéanciers précis.
Les Systèmes – Il y en a plusieurs. Cela va de l’aménagement physique de l’environnement aux systèmes relationnels avec son entourage professionnel, en passant par les communications (électroniques et autres), le système comptable et les systèmes physiques ou virtuels appuyant sa pratique. Et en cherchant, on en trouvera d’autres.
Les Structures – Le professionnel doit se demander comment organiser ses relations avec ses collègues, employés, clients, fournisseurs… Une structure doit avant tout être adaptable aux changements de sa vision. En effet, stabiliser les structures autour de soi équivaut à créer des barrières inutiles. C’est en gérant la structuration de son environnement que le professionnel fera preuve d’adaptabilité.
Le perSonnel – Le professionnel doit aussi se demander de qui il a besoin. Lui faut-il des collaborateurs, des alliances, des conseils, un mentor? L’art de s’entourer fait partie des stratégies de succès. En effet, personne ne peut tout faire seul. Et personne ne peut être spécialiste en tout. Et tout comme pour les structures, il faut se souvenir que les alliances n’ont pas à être permanentes. Une bonne compréhension des relations « politiques » et une dose d’intelligence émotionnelle sont très utiles, sinon essentielles.
Les habiletéS – Le professionnel doit se demander comment acquérir les connaissances et le savoir-faire dont il a besoin? Et une fois les habiletés acquises, comment les maintenir? Même si sa vision est claire, qu’il sait où il va, le professionnel doit développer certains aspects particuliers de ses connaissances et de sa pratique. Sa compétence professionnelle doit constamment être mise à jour, surtout dans la période actuelle d’accélération du changement.
Le Style – Le style, c’est le savoir-être. Le professionnel doit se demander ce que les autres pensent de lui, où il en est dans ses relations, tant personnelles que professionnelles, s’il est un joueur d’équipe, quel défaut il doit corriger en priorité afin d’atteindre son objectif. Il peut aussi demander aux autres quelle est sa principale qualité, ce qu’il devrait changer… et se fixer un plan d’amélioration. Et ensuite, passer à l’action.
Les sept S sont parfois présentés comme un modèle. C’est plutôt une carte routière, une liste de questions et une façon de ne pas oublier un élément important. Comprendre le concept est assez simple. Mettre son plan en application, sans complaisance, demande du travail et de la persévérance. Et comme pour un plan d’affaires, il faut souvent le refaire, en fonction du stade de sa carrière où on se trouve. Une seule difficulté réelle : commencer.
Dix trucs et astuces pour obtenir du succès |
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Michel Salmon, CRHA, président fondateur, Lumas inc. et Claude Bourdon, CRIA, consultant, MBA Group
Source : Effectif, volume 14, numéro 1, janvier/février/mars 2011.