Perspectives d’augmentation salariale pour 2014

Les résultats proviennent d'enquêtes menées auprès de 2749 entreprises par sept cabinets prestigieux spécialisés en rémunération : Aon Hewitt, Hay Group, Mercer, Morneau Shepell, Normandin Beaudry, Saucier Conseil et Towers Watson. En plus de données pour l’ensemble des travailleurs, les résultats donnent un éclairage par secteur d’activité et par catégorie d’emplois. Voici un sommaire des prévisions pour l’année 2014, réalisé par l’Ordre en collaboration avec AppEco analyse stratégique.  

L’écart se rétrécit entre l’augmentation prévue et l’augmentation réelle
En 2013, selon les dernières données disponibles, les hausses salariales réelles se situent à 2,2 % au Québec et à 2,3 % à l’échelle du Canada. Ces chiffres représentent un faible écart par rapport à l’augmentation salariale moyenne de 2,9 % qui avait été prévue par les entreprises au Québec et au Canada, soit un écart respectif 0,7 et 0,6 point de pourcentage. Fait intéressant, cette observation est aussi vraie pour les années 2010 à 2012 inclusivement. Le rapprochement entre la hausse salariale moyenne prévue et la hausse salariale réellement octroyée aux salariés semble devenir une tendance. Se maintiendra-t-elle en 2014?

Ce que 2014 réserve aux organisations et aux travailleurs
En 2014, tous emplois et tous secteurs confondus, la hausse salariale moyenne prévue s’élève à 2,7 % au Québec et est très légèrement supérieure au Canada, soit 2,8 %. Ces données sont encourageantes, compte tenu de l’incertitude économique mondiale et plus spécifiquement de la situation délicate du Québec. Le recul du PIB québécois depuis le mois de mars 2013 doit être suivi de près par les organisations et le gouvernement. Néanmoins, la prévision de hausse salariale au Québec et au Canada est supérieure à la prévision de l’inflation pour 2014 (1,7 %). On peut donc penser que le pouvoir d’achat des travailleurs ne reculera pas et devrait même s’accroître en 2014.

Une année sous le signe de l’homogénéité
L’homogénéité est sans contredit le mot d’ordre en ce qui concerne les prévisions d’augmentation salariale pour l’année 2014. Peu importe le secteur d’activité ou la catégorie d’emplois, l’augmentation salariale prévue se retrouve autour de la moyenne québécoise et canadienne.

Du côté du Québec, ce sont les cadres de direction du secteur de l’enseignement et des services de santé qui remportent la palme. L’augmentation salariale qui est prévue pour eux est la plus forte, se situant à 3,4 %. À l’opposé, ce sont les cadres et professionnels du secteur de l’administration publique qui se verront vraisemblablement octroyer la hausse salariale la plus faible, soit 2,4 %.

Les données sont différentes du côté du Canada. L’augmentation salariale prévue la plus importante est de 3,1 % chez les cadres de direction, les cadres et professionnels ainsi que le personnel technique et administratif du secteur primaire (agriculture, foresterie, pêche et chasse, mines, pétrole et gaz). Quant à la hausse la plus faible, elle se retrouve chez les cadres de direction du secteur de l’enseignement et services de la santé et se situe à 2,2 %. Tous secteurs d’activité confondus, la catégorie d’emploi des cadres et professionnels est celle où la hausse salariale moyenne anticipée pour 2014 est la plus importante, soit 2,9 %.

Enfin, si on considère les résultats par province, on constate que l’Alberta et la Saskatchewan sont les provinces où l’augmentation salariale moyenne prévue pour 2014 est la plus élevée. À l’opposé, les provinces des Maritimes se verront attribuer l'augmentation salariale la plus faible. Le Québec tout comme l’Ontario se situent autour de la moyenne canadienne.

En conclusion
Au Québec comme au Canada, il est possible d’observer qu’au cours des dernières années, les prévisions salariales se sont rapprochées des augmentations réelles octroyées par les organisations à leurs travailleurs. L’année 2014 ne fera probablement pas exception. La relative stabilité de l’économie explique en majeure partie cette situation. Encore une fois en 2014, les organisations devront mettre en place des stratégies novatrices dans le but d’attirer et de fidéliser les travailleurs. Les prévisions des cabinets l’indiquent bien, les organisations doivent miser non seulement sur des salaires concurrentiels, mais surtout sur des éléments autres que la rémunération directe afin de se démarquer des autres entreprises.

Justine Delisle, CRHA, coordonnatrice, recherche, Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

Source : Effectif, volume 16, numéro 5, novembre/décembre 2013.