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Pour ne pas s'aventurer à l'aveuglette : bien réfléchir!

Au-delà de la vie sociale, les médias sociaux peuvent-ils être utiles au travail? Peuvent-ils aider à trouver un emploi ou offrir de la formation continue? Permettent-ils d’améliorer le processus de recrutement?

1 mars 2011
Sophie Lemieux, CRHA

Ces questions démontrent qu’il est important de faire une analyse de ses besoins avant d’avoir recours aux médias sociaux dans le cadre du travail. Ceux-ci peuvent être de trois ordres…

  • Besoins personnels : entretenir sa vie sociale, partager des photos et des informations avec la famille et les amis, reprendre contact avec de vieux amis, rester en contact avec des amis qui habitent à l’étranger, etc.
  • Besoins professionnels : stimuler et faire progresser sa carrière, chercher un emploi, entretenir son réseau professionnel, s’impliquer activement dans sa profession, accéder à de la formation continue, faire reconnaître son expertise, etc.
  • Besoins organisationnels : atteindre ses objectifs annuels, répondre à une demande de son patron, prendre le virage « médias sociaux », faire du marketing RH, attirer de nouveaux candidats, recruter, etc.

Et avant de faire l’analyse des besoins, il faut prendre le temps de connaître qui sont les principaux joueurs des médias sociaux. Il existe des centaines de sites dédiés aux médias sociaux et il est facile de s’y perdre. De nouveaux sites voient le jour quotidiennement et c’est une tâche ambitieuse et irréaliste d’essayer de tous les connaître. Pour débuter, on peut se concentrer sur les trois principaux, LinkedIn, Facebook et Twitter.

LinkedIn
LinkedIn est reconnu, avant tout, comme un site professionnel et s’y inscrire est gratuit. La personne qui décide d’y participer doit commencer par bâtir son propre profil. L’information qu’on retrouve dans un profil étant principalement en rapport avec l’expérience de travail, elle doit énumérer ses expériences un peu comme dans un curriculum vitæ.

Le principe est simple… On invite des gens à faire partie de son réseau et, en retour, on est invité à faire partie du réseau d’autres personnes. Une fois connectées, les personnes ont mutuellement accès à leurs réseaux.

On peut former des groupes sur LinkedIn, et ce, gratuitement. Il existe des milliers de groupes et n’importe qui peut en former un en définissant sa mission et en indiquant qui peut y participer. Certains groupes sont ouverts à tous, d’autres exigent de répondre à certains critères (être un professionnel de la gestion des ressources humaines par exemple). D’autres sont réservés à un groupe bien précis d’individus qui travaillent dans des industries bien définies ou qui ont la même spécialité.

LinkedIn peut donc servir de plusieurs façons : garder le contact avec des relations d’affaires, des anciens collègues de travail, des gens qui travaillent aussi en gestion des ressources humaines ou qui travaillent dans la même entreprise. Et l’information est normalement toujours à jour, ce qui est particulièrement avantageux. Si quelqu’un apporte un changement à son profil – pour annoncer qu’il a changé d’emploi par exemple, – ses contacts en sont informés par un courriel qui annonce les changements de la dernière semaine.

Le groupe est un lieu d’échange très intéressant pour un professionnel. Il permet de partager son expérience avec les autres membres et, s’il est bien ciblé, de s’enrichir professionnellement.

LinkedIn est aussi très utile pour saisir de nouvelles opportunités. Ainsi, les recruteurs auront plus de facilité à trouver des candidats sur LinkedIn!

Le professionnel de la gestion des ressources humaines peut aussi se servir de ce média pour recruter et pourvoir des postes au sein de son entreprise. C’est souvent plus rapide et moins coûteux. Recruter sur LinkedIn peut se faire de plusieurs façons. Le moyen le plus populaire est de faire des recherches dans son réseau et dans le réseau de ses contacts. On peut aussi décider d’afficher un poste dans un de ses groupes. Dans ces deux cas, c’est gratuit. On peut aussi décider d’afficher sur le babillard officiel de LinkedIn. Dans ce cas, il existe plusieurs forfaits, un peu comme chez Jobboom. Pour un montant d’environ 7 000 $ par année, on a accès aux quatre-vingt-cinq millions de profils présentement inscrit sur LinkedIn. Cette option est fort intéressante pour les entreprises internationales, mais moins pour celles qui recrutent localement. En effet, la moitié des personnes présentes sur LinkedIn proviennent des États-Unis et seulement 4 % du Canada. C’est quand même une excellente banque d’environ 3 400 000 profils au Canada!

Facebook
Avec plus de cinq cents millions d’utilisateurs, ce site est certainement le plus populaire! Gratuit, il est reconnu principalement comme un site de réseautage social. Pour bâtir son profil, on donne des renseignements personnels tels que ses intérêts, son âge, sa date de naissance, son éducation, l’endroit où on habite, etc.

On a la possibilité d’envoyer un message à un seul ami, à un groupe d’amis ou à tous ses amis sur Facebook. La façon la plus efficace et rapide est d’afficher son message sur son mur (fil de nouvelles). On peut aussi afficher des photos et les rendre disponibles à tous ses amis ou seulement à un groupe sélectionné.

On apprend beaucoup de choses en parcourant Facebook. On y partage intérêts, nouvelles, photos. On peut, par exemple, être informé d’une réunion des finissants de son école secondaire, de la participation d’une amie à un événement important ou d’une nouvelle de l’actualité partagée par un autre ami, etc.

Facebook est une mine d’or pour être au courant de ce qui se passe dans le monde!

Et même si ce site est normalement réservé aux affaires personnelles, on peut aussi décider de l’utiliser pour établir des relations d’affaires, recruter, promouvoir son entreprise, etc. Par exemple, un recruteur peut publier sur sa page Facebook le lien avec un poste qu’il désire pourvoir. Si tous les employés de l’entreprise affichaient le lien sur leur page Facebook, le poste obtiendrait une excellente visibilité!

Facebook peut aussi être fort utile à l’étape de la vérification des références d’un candidat. Avant d’embaucher une personne, on peut rechercher son nom sur Google. C’est parfois par Facebook qu’on en apprend le plus sur ce candidat. Mais cette option est possible seulement lorsque la personne en question ne s’est pas donné la peine de bien gérer la fonction de confidentialité.

Il y a de plus en plus d’entreprises qui décident d’ouvrir un profil sur Facebook. Si c’est souvent pour répondre à des besoins de marketing, c’est parfois pour partager des photos d’activités sociales avec les employés de l’entreprise.

Twitter
Gratuit tout comme LinkedIn et Facebook, ce site est reconnu pour sa rapidité à propager de l’information. Pour en faire partie, il faut créer un profil et écrire un petit texte (notice biographique) pour se décrire. Ensuite, on peut commencer à écrire des microtextes. Pour les lire, les gens doivent choisir de suivre l’individu qui les publie. Et pour encourager les gens à la suivre, la personne commence généralement à les suivre… C’est la meilleure façon de bâtir son réseau!

Lorsqu’une personne publie un microbillet, les gens qui la suivent peuvent décider de transmettre ce message. C’est de cette façon que l’information se propage si rapidement. Le message peut être transmis à plusieurs milliers de personnes dans l’espace de quelques secondes. C’est la puissance de Twitter. Si, par exemple, on bâtit un réseau avec des candidats potentiels, le texto annonçant un nouveau poste peut être lu en quelques secondes…

On utilise Twitter pour plusieurs raisons : communiquer avec ses amis, communiquer avec ses vedettes préférées, recevoir des informations d’entreprises qui nous intéressent, recruter, promouvoir un produit ou un service, partager avec des confrères, etc.

On peut décider de bâtir son réseau Twitter pout atteindre un objectif bien précis. Par exemple, bâtir un réseau qui inclut seulement des professionnels de la gestion des ressources humaines et dont le but est de partager des informations sur la profession. Ces professionnels vont, par exemple, envoyer un lien avec un article ou un blogue sur la gestion des ressources humaines. C’est une manière assez simple de s’enrichir professionnellement.

L’important est de bien déterminer le type de réseau qu’on veut bâtir, et ce, dès le début de ses activités sur Twitter. Car c’est facile de s’éparpiller. Il ne faut pas oublier qu’un des plus importants avantages de Twitter est la facilité à propager l’information. Donc, il faut se poser la question : à qui veut-on s’adresser quand on envoie un microbillet? À des amis, à des candidats, à des collègues RH? Et lorsqu’on reçoit des messages textes, de qui souhaite-t-on en recevoir? L’individu doit donc déterminer à l’avance l’information qu’il veut recevoir. Avant de suivre quelqu’un, il doit prendre le temps de lire sa notice biographique et ses derniers microbillets. Sont-ils intéressants pour lui? Répondent-ils à ses objectifs?

La personne peut aussi décider d’avoir plusieurs profils sur Twitter, un profil personnel, un profil professionnel et un pour son entreprise. À elle de voir ce qui répond le mieux à ses besoins!

Et avant de se lancer, il faut s’appliquer à bien écrire sa notice biographique, toujours en fonction de ses objectifs, et aussi à apprendre le langage qu’utilisent les gens sur Twitter! Comme les messages ne doivent pas dépasser 140 caractères, il existe plusieurs abréviations et un langage propre à Twitter, reconnu partout dans le monde.

Bref, il faut bien comprendre l’univers des médias sociaux avant de s’y aventurer et établir ses propres règles d’utilisation. Un individu doit par exemple décider s’il va ouvrir un compte sur LinkedIn sous son nom ou sous celui de l’entreprise. Doit-il investir plus de temps sur LinkedIn ou sur Twitter? Quelle est l’information à rendre disponible et pour qui? Lorsque l’individu recevra une invitation sur Facebook ou sur LinkedIn, quels seront les critères pour accepter la personne dans son réseau? Et lorsqu’une personne décidera de le suivre sur Twitter, quels seront les critères de l’individu pour décider ou non de la suivre?

En conclusion, on peut décider d’embarquer dans les médias sociaux sans trop se poser de questions… et c’est ce que la plupart des gens font. Mais effectuer une bonne analyse de ses besoins permettra de gagner un temps précieux et d’éviter de faire quelques erreurs.

Sophie Lemieux, CRHA, directrice, ressources humaines, Acquisio

Source : Effectif, volume 14, numéro 1, janvier/février/mars 2011.


Sophie Lemieux, CRHA