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Travailler pour vivre et non vivre pour travailler…

Voilà l’ambition clairement exprimée par de plus en plus de travailleurs, un peu partout dans le monde. Le style de vie plutôt que la carrière, la santé plutôt que l’aisance matérielle. Oui, on veut faire carrière, mais pas au détriment de sa qualité de vie.

6 avril 2011
Martine Drolet, CRHA

Mais voilà, la situation actuelle dans les entreprises n’est pas toujours conforme aux attentes des travailleurs. La pression reliée à l’exécution des tâches s’accentue… Les changements incessants, l’évolution exponentielle des technologies, les exigences de productivité accrues – la précarité croissante des emplois aussi – affectent les conditions de travail des employés. Cette situation a des effets énormes sur la santé physique et mentale de beaucoup d’entre eux.

On constate d’ailleurs que la santé mentale des travailleurs est en péril dans nombre d’organisations. Détresse psychologique, dépression, épuisement professionnel ou autres maladies à caractère psychologique sont en voie de dépasser tous les autres motifs d’absence.

La sécurité aussi est souvent négligée par les employeurs. C’est pourquoi accidents et blessures se multiplient, causant la perte d’un nombre considérable de jours de travail et une hausse phénoménale des réclamations. Tout cela, évidemment, entraîne des coûts faramineux pour les régimes de santé et de sécurité du travail et a un effet notable sur le total des dépenses des entreprises.

Devant cette situation, les employeurs ne peuvent pas se croiser les bras.

Aller plus loin que la sécurité des travailleurs
Toute entreprise doit assurer la sécurité du lieu de travail pour protéger l’intégrité physique de ses employés. Manipulation des matières dangereuses, équipement de protection, entreposage sécuritaire du stock, formation, élimination des encombrements, utilisation sécuritaire du matériel, etc. sont des normes minimales à respecter.

Mais dans le monde du travail actuel, les travailleurs exigent plus. Ils veulent vivre dans un environnement qui favorise leur santé et leur mieux-être. La fonction santé et sécurité du travail doit donc maintenant inclure la notion de mode de vie sain, de bien-être et doit tenir compte des facteurs psychologiques.

C’est ainsi que l’implantation d’un programme qui promeut le plein épanouissement des employés est une tendance croissante dans les organisations, dont beaucoup éprouvent un sentiment d’urgence à cet égard. Ainsi, on verra de plus en plus d’entreprises adhérer à la norme Entreprise en santé. Assez récente, cette norme élaborée par le Bureau des normes du Québec vise notamment la prévention et l’amélioration durable de la santé en milieu de travail. Elle s’inscrit donc pleinement dans la nouvelle conception de la santé et de la sécurité du travail.

L’implantation d’un programme de ce type, si elle n’est pas obligatoire, aura sans aucun doute des effets à la fois sur la santé globale des employés et sur la productivité de l’entreprise.

Un facteur d’attraction et de fidélisation
Pour se distinguer, les entreprises devront redoubler de créativité dans leurs programmes de santé et mieux-être et, surtout, démontrer une volonté ferme de changer les choses dans l’organisation. Pour diverses raisons, non seulement les jeunes travailleurs, mais aussi les employés plus âgés trouveront leur compte dans une entreprise qui se préoccupe de leur bien-être.

En outre, on se rend de plus en plus compte que le fait d’agir proactivement pour assurer la santé globale de ses employés est un puissant facteur d’attraction pour une entreprise. Les organisations qui s’y investiront deviendront des employeurs de choix pour les candidats éventuels et bénéficieront d’un avantage considérable sur leurs concurrents.

L’inaction n’est plus de mise!
Bien sûr, il y aura des coûts à l’introduction d’un programme aussi exigeant que la norme Entreprise en santé. Mais il faut se rappeler que le prix de l’inaction ne peut manquer d’être astronomique. Si on ne transforme pas l’organisation du travail, si on ne fait pas de prévention, si on n’encourage pas les saines pratiques de vie chez les travailleurs, les effets sur le rendement de l’organisation risquent de causer de grands dommages. C’est la réalité.

Au bout du compte, il va de soi que les programmes axés sur la santé et le mieux-être des employés vont générer des économies. Car un employé au travail est plus productif qu’un travailleur en congé de maladie!

Martine Drolet, CRHA, présidente du conseil d’administration

Source : Effectif, volume 14, numéro 2, avril/mai 2011.


Martine Drolet, CRHA