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Pause de gratitude dans la vie d’un CRHA/CRIA

Exercer la profession de CRHA ou de CRIA, jour après jour, implique de travailler dans des contextes parfois faciles, mais parfois plus pénibles. avec des gens, avec des idées, avec des émotions. Mais quand prend-on le temps de s’arrêter pour contempler son oeuvre, tel un menuisier qui admire un meuble qui lui a demandé 150 heures de travail? 

21 janvier 2013
Natalie-Ann Shorteno, CRHA

S’arrêter, réfléchir, contempler...

Le travail du CRHA/CRIA touche la zone du savoir-être des individus ou le contexte de travail où ils évoluent. Il est, en quelque sorte, un architecte de milieux de vie organisationnels et souvent de dynamiques relationnelles entre les employés. Même plus, donner à un superviseur des outils pour gérer les conflits peut aussi vouloir dire aider un père à créer un climat d’harmonie dans sa famille! 

Le CRHA/CRIA laisse-t-il ses interventions l’influencer afin d’en sortir lui aussi transformé? Prend-il le temps d’apprécier le changement de comportement d’un gestionnaire qu’il a patiemment accompagné? Comprend-il l’impact de ses interventions et de ses actions?

Être CRHA/CRIA, c’est avoir la chance d’exercer son métier à une époque où la gestion des ressources humaines est non seulement reconnue, mais aussi de plus en plus valorisée. C’est aussi avoir la légitimité de créer des relations professionnelles où la prise de conscience est l’épicentre du changement. C’est aussi assumer une responsabilité lorsque des terrains moins populaires et plus fragiles, comme la « zone aveugle » des gens, sont abordés. C’est aussi avoir le sentiment de quitter le travail à la fin de la journée en ayant la conviction d’avoir contribué à améliorer la vie des gens pendant cette période... 

Sur un autre plan, le CRHA/CRIA a-t-il conscience du mouvement que tous les artisans de la gestion des ressources humaines créent ensemble, à grande échelle? S’arrête-t-il régulièrement pour aller se ressourcer auprès de ses pairs? Profite-t-il de tout ce que lui offre son ordre professionnel afin de dynamiser sa pratique?

Pour pouvoir pratiquer sa profession encore longtemps…

Un pianiste tient ses mains en forme et une chanteuse traite ses cordes vocales comme des pierres précieuses. Comme le CRHA/CRIA est son propre instrument, il a le devoir de prendre soin de lui, dans toutes les dimensions que sollicite son travail.  

L’intellect : poser des actions tout en y transposant simultanément les orientations organisationnelles, mais aussi en demeurant entièrement à l’écoute de soi, de ses propres pièges et de ses propres réactions demande un effort indéniable. Se donner le droit d’avoir des moments complètement « gaga » peut, entre autres, aider à reposer cet aspect de soi. 

L’émotionnel : puisqu’il navigue dans des zones souvent à « haut voltage émotionnel », le CRHA/CRIA doit faire un effort constant pour garder son équilibre émotionnel. Selon sa personnalité, prendre soin de ses émotions peut vouloir dire parler de ses préoccupations (attention au secret professionnel!) à une personne de confiance ou faire une activité-soleil qui permet de recadrer sa journée entière. D’ailleurs, il est intéressant de se rappeler que les émotions proviennent du cerveau et que la pratique d’une de ces activités développe des « chemins » neurologiques procurant immédiatement une bonne dose d’énergie.  

La psyché : faire affaire avec les aspects inconscients des gens demande de traduire sans cesse les messages et de naviguer « dans le flou ». Cette dimension fait travailler intensément la conscience du CRHA/CRIA, mais a aussi des impacts moins tangibles sur son inconscient. Ne pas prendre soin de sa psyché peut entraîner, entre autres, une crise de sens ou crise existentielle. Ici, toute activité permettant de faire émerger des messages à sa conscience peut être bénéfique.  

Le corps : « un esprit sain dans un corps sain », voilà qui vient consolider toutes les facettes de notre être. Quoique souvent négligé, notre physique est le principal élément qui soutient tous les autres. On ne répètera jamais assez combien il est important de bien se nourrir, de dormir suffisamment et d’exercer nos muscles, notre cœur et nos poumons. 

En conclusion, ces réflexions peuvent également s’adresser à tous les gestionnaires qui, eux aussi, doivent intervenir régulièrement dans la zone du savoir-être de leurs employés. S’arrêter, réfléchir et contempler est une voie pleine de découvertes étonnantes qui ne demande qu’à être explorée par toute personne voulant améliorer la vie des gens.   

Pour aller plus loin :

  • Site web d’Isabelle Fontaine, conférencière expliquant concrètement les bienfaits des « activités-soleil ».
  • Livre : J’ai perdu ma montre au fond du lac de Rémi Tremblay et Diane Bérard.

Natalie-Ann Shorteno, CRHA est consultante en développement organisationnel. Elle aide les entreprises à se structurer pour mieux grandir en gestion des ressources humaines, en finance et en comptabilité. Elle donne aussi des formations de base en comptabilité et en communication financière. On peut la joindre par téléphone [514 434-8380] ou par courriel [nashorteno@gmail.com].


Natalie-Ann Shorteno, CRHA