Vous lisez : La mise sur pied du Bureau de conseil et de formation en équité salariale : un pas timide dans la bonne direction, affirme l'Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec (ORHRI)

La mise sur pied, à compter du 22 octobre 2001, du Bureau de conseil et de formation en équité salariale est un pas timide dans la bonne direction. L'Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec (ORHRI) réagissait ainsi à l'annonce de la création de ce nouveau bureau par le ministre d'Etat au Travail, à l'Emploi et à la Solidarité sociale, M. Jean Rochon.

L'ORHRI estime que le gouvernement commence à répondre bien tardivement aux problèmes qu'il avait découverts il y a plus d'un an, lors de la publication d'un sondage SOM réalisé pour le compte de l'ORHRI. Ces problèmes se sont amplifiés par la suite et ont été confirmés par la publication, en septembre 2001, d'un sondage CROP effectué au nom de l'ORHRI. Les résultats de ce sondage démontraient qu'à moins de trois mois de l'échéance, 46 % des entreprises québécoises avaient franchi moins de 50 % des étapes menant à l'établissement de l'équité salariale.

Il ressortait aussi clairement du sondage CROP-ORHRI qu'une entreprise québécoise sur cinq ne pourra respecter l'échéance du 21 novembre 2001. La création du Bureau de conseil et de formation en équité salariale cherche donc à répondre partiellement aux problèmes dépistés, ce que l'ORHRI salue.

Il ne solutionne cependant pas le problème de manque d'information des entreprises. « Près d'un tiers des entreprises ne savent pas ce qu'est cette loi. Or, pour demander de l'aide, il faut d'abord réaliser qu'on a besoin d'aide, a indiqué Florent Francoeur, président-directeur général de l'ORHRI. Quoi qu'en dise la Commission de l'équité salariale, ce n'est pas uniquement par l'envoi massif de cartons et de lettres qu'on pourra informer les entreprises de leurs obligations liées à cette loi. Avec l'incertitude économique qui prévaut, les entreprises ont tout simplement d'autres chats à fouetter », a-t-il poursuivi.

Pour l'ORHRI, il faut que la Commission de l'équité salariale organise rapidement une campagne majeure d'information et que le gouvernement l'appuie solidement en mettant à contribution les ressources des autres ministères qui travaillent directement avec les entreprises. L'ORHRI croit que la Commission des normes du travail, le ministère des Régions, le ministère de l'Industrie et du Commerce et, bien sûr, le ministère du Travail peuvent agir comme relayeurs d'information. Par ailleurs, les organismes patronaux et syndicaux, tout comme l'Ordre, peuvent contribuer à cette promotion.

« Il faut rejoindre les entreprises sur le terrain, d'autant plus qu'il y a une bonne nouvelle à leur transmettre : en effet, selon le sondage, plus de 65 % des entreprises qui ont l'intention de réaliser les travaux menant à l'équité salariale estiment que cela aura davantage d'effets positifs que négatifs au sein de leur organisation », a pour sa part indiqué Geneviève Fortier, présidente du Conseil de l'ORHRI.

L'ORHRI s'interroge également sur l'accréditation par le Bureau de tiers professionnels spécialisés en la matière. « Il existe déjà un ordre professionnel (l'ORHRI) sensé regrouper les professionnels de ce domaine. Puisque sa mission première est la protection du public, y a-t-il nécessité de compliquer le système en donnant au Bureau le pouvoir de dresser la liste de ces intervenants? », a questionné Florent Francoeur.

Finalement, l'ORHRI rappelle que des problèmes relevés par ceux qui travaillent à l'établissement de l'équité salariale n'ont toujours pas eu de réponse de la part de la Commission. « L'an dernier, à la même date, l'ORHRI demandait que le gouvernement dresse une liste de ces problèmes et mandate la Commission pour apporter rapidement des réponses. Un an plus tard, rien n'a été fait », souligne Florent Francoeur.

« Le manque d'information retarde considérablement les entreprises dans leur cheminement. Il faut donc que le gouvernement, et non uniquement la Commission, se dote de moyens suffisants pour fournir un soutien accru aux organisations. Puisqu'il y a consensus sur l'objectif de la Loi sur l'équité salariale, il faut s'assurer qu'il sera atteint », a conclu Geneviève Fortier.

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