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Montréal, le 25 juillet 2022 – Afin de dresser un portrait des pratiques actuelles et leviers en matière d’attraction et de maintien en emploi de la main-d’œuvre expérimentée et dans le cadre de la campagne La compétence n’a pas d’âge, une enquête a été menée auprès des organisations québécoises. Cette enquête fut réalisée par Diane-Gabrielle Tremblay, CRHA, professeure à la TÉLUQ, avec la collaboration de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés et grâce à la participation financière du gouvernement du Québec. 

Alors que les organisations doivent jongler au quotidien avec les défis qu’occasionne la rareté de main-d’œuvre et que la diversité, l’inclusion et l’équité sont des valeurs phares de notre société moderne, il est primordial de favoriser l’attraction et le maintien en emploi des travailleurs expérimentés. Malheureusement sous-représentés dans la main-d’œuvre active, ils sont pourtant une richesse incontestable pour notre économie.

Portrait de la situation

Selon les résultats de l’étude, 37 % des organisations mettent en place des pratiques visant particulièrement le maintien en emploi des travailleurs âgés de plus de 50 ans. Une importante différence entre les secteurs est observée alors que le privé le fait à 46 %, les OBNL à 37 % et le secteur public à 24 %. Ce sont 14 % des organisations dont certaines pratiques d’affichage de poste ciblent précisément les 50 ans et plus.

Conscientes de l’importance du développement en continu, la majorité des organisations offrent des occasions de développement des compétences. Celles-ci tendent toutefois à diminuer avec l’âge des employés. En effet, 73 % offrent de la formation et du perfectionnement aux employés de moins de 50 ans, 71 % aux employés de 50 à 60 ans et 61 % aux employés de plus de 61 ans. Parmi celles qui en offrent, les sujets privilégiés de développement de compétences sont la mise à jour et le maintien des compétences numériques (69 %), la formation pour devenir coach ou mentor (26 %) et la requalification (25 %).

Les répondants de l’enquête estiment que les travailleurs expérimentés sont engagés envers l’organisation et sont compétents. Or, la capacité d’innovation et de recherche de solutions ainsi que la connaissance des technologies sont moins reconnues pour ces travailleurs.

Pratiques exemplaires

Selon les organisations sondées, les pratiques exemplaires favorisant le maintien en emploi de la main-d’œuvre expérimentée sont : l’aménagement du temps de travail (67 %), la reconnaissance (44 %), la réduction de la charge mentale du travail (34 %) et une rémunération adaptée (33 %).

Obstacles au maintien à l’emploi

Si les organisations veulent pouvoir bénéficier de l’apport de cette main-d'œuvre, l’enquête confirme la priorité de créer des aménagements du temps de travail (horaires flexibles, temps partiels, contrats, etc.), d’offrir une rémunération attrayante, de reconnaître leur contribution ainsi qu’une charge de travail conséquente à la prestation qu’ils souhaitent consentir.

« La Compétence n’a pas d’âge, c’est une campagne de sensibilisation sur l’apport des travailleuses et travailleurs expérimentés, mais surtout un programme qui vise à aider et outiller les entreprises pour leur permettre de mettre en place de bonnes pratiques afin de recruter et maintenir en poste ces personnes d’expérience. Toutefois, l’adaptation à de nouvelles approches commence nécessairement par l’évolution des dynamiques et des reconnaissances intergénérationnelles au sein de l’organisation. »

- Éric Sedent, consultant à La Compétence n’a pas d’âge

« Afin d’attirer et de retenir les travailleurs expérimentés, les organisations ont intérêt à revoir l’organisation du travail, la nature des mandats qu'elles ont à combler et leur processus de recrutement en faisant preuve de créativité et d’agilité. On ne peut pas maintenir les pratiques traditionnelles et espérer atteindre des résultats différents. L’approche d’aujourd’hui : être à l’écoute et s'adapter aux besoins et réalités de chacun des bassins de main-d'œuvre; l’approche unique est révolue. »

- Manon Poirier, CRHA, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

« Les pistes de solution se trouvent dans l’aménagement du temps de travail, la réorganisation du travail, le mentorat. Aussi, les mesures offertes varient selon le secteur : le télétravail est davantage offert dans le public, moins dans le privé, et c’est une mesure contribuant au maintien en emploi. Il faut rendre l’emploi suffisamment attrayant pour contrer l’attrait de la retraite. »

- Diane-Gabrielle Tremblay, CRHA, professeure en gestion des ressources humaines à l’Université TÉLUQ

Méthodologie

L’enquête a été menée par la firme Léger et par l’entremise d’un sondage web. La collecte des données s’est déroulée du 2 mars au 3 avril 2022.  279 entreprises localisées au Québec y ont répondu.

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Pour plus d’informations et demandes d’entrevues :

Dominique Des Rosiers Coordonnateur, communications Ordre des conseillers en ressources humaines agréés Cell. : 514 554-0019 presse@ordrecrha.org


Gouvernement du Québec

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